Prughjettu di sucetà
Le projet de construction nationale veut s’inscrire dans le droit fil du Riacquistu, comme un prolongement de la prise de conscience des années 1970 qui n’a pas seulement permis aux corses de se réapproprier leur langue et leur culture mais également d’introduire, déjà à l’époque, des formes d’intelligence collective sur lesquelles nous serions bien inspirés de prendre exemple pour faire de la Corse un territoire pilote en matière de développement durable, de démocratie participative ou encore d’économie sociale et solidaire.
Cette ambition nous engage à penser le Riacquistu du XXIe siècle comme un nouveau contrat social porteur de véritables choix de société à destination de toutes celles et de tous ceux qui vivent en Corse, qui y travaillent et qui y élèvent leurs enfants, qu’ils soient corses d’origine ou d’adoption, corses d’aujourd’hui et de demain. Les orientations stratégiques de Femu a Corsica veulent créer les conditions économiques, sociales et énergétiques de l’autonomie de la Corse dans le cadre d’un processus politique fondé sur :
1. l’auto-organisation des compétences actuelles de nos institutions ;
2. l’autogestion des ressources naturelles et de notre territoire ;
3. l’autorégulation de la richesse humaine de notre peuple.
L’autonomie ne se décrète pas ; c’est moins un objectif qu’un chemin qu’il reste à parcourir avec l’ensemble des composantes et des forces vives du peuple corse. C’est l’occasion de renouer avec l’esprit de conquête qui a présidé à l’avènement du nationalisme contemporain.
Le passage du registre de la requête d’une autonomie de droit refusé au peuple corse, à la conquête d’une « autonomie de fait », consentie par chacun et autolimitée par l’intérêt général.